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Histoire d'Amiens

Amiens est une ville française du nord de la France située sur la Somme. Administrativement, cette commune est la préfecture de la région de Picardie ainsi que du département de la Somme et chef-lieu de canton.

Commune la plus peuplée de la région, Amiens est la vingt-neuvième ville la plus peuplée de France en 2006. Ses habitants sont appelés les Amiénois.

Vers le IVe siècle, le nom du peuple gaulois local, les Ambiani, s'est substitué à l'ancien nom de la ville Samarobriva (le pont sur la Somme), et Amiens devient siège épiscopal.

La prospérité de la cité la désigne aux premiers assauts des barbares, Alains, Vandales, Burgondes, qui s'emparent successivement d'Amiens.

Au Ve siècle arrivent les Francs sous la conduite de Clodion le Chevelu. Mérovée y est élu roi par ses compagnons d'armes et élevé sur le pavois en signe du pouvoir qui lui est conféré.

859 : la ville est pillée par les Normands.

882 : nouvelle attaque des Normands qui prennent la ville et incendient la cathédrale.

Amiens bénéficie, vers 1095, d'une ébauche d'organisation municipale ; la commune est jurée en 1113 avec l'accord de l'évéque, et reconnue par la suite par le roi de France. D'autres villes de la région (Beauvais, Cambrai, Laon, Noyon, Saint-Quentin) l'ont devancée sur le terrain des libertés municipales. Le dimanche des Rameaux 1115, le roi Louis VI le Gros est présent à Amiens, pour soutenir l'Evèque Geoffroi et les habitants contre le comte Enguerrand de Boves qui refuse de reconnaitre l'institution communale.

Réunie à la couronne en 1185, puis donné à la Bourgogne par le Traité d'Arras (1435), Amiens est acquise par Louis XI en 1477.

En 1218, La foudre détruit les archives de l'évéché et celles du chapitre, et anéantit la cathédrale qui avait été reconstruite après l'invasion des Normands.

Le 23 janvier 1264, Saint Louis rend un arbitrage, le Dit d'Amiens, dans un conflit opposant le roi d'Angleterre Henri III à ses barons révoltés.

En 1597 (11 mars), les Espagnols attaquent par surprise grâce à une technique proche du Cheval de Troie : les soldats du comte de Fuentes sont entrés dans la ville, déguisés en paysans. Ils s'emparent de la cité. Après les six mois du siége d'Amiens, Henri IV reprend la cité, mettant fin à son autonomie de gestion.

Amiens est réputée au XVIIIe et XIXe siècle pour ses textiles dont le célèbre velours d'Amiens. La famille Cosserat est alors une des plus grandes familles de l'industrie textile amiénoise.

Le 25 mars 1802, le Royaume-Uni et la France signent à la mairie d'Amiens un traité de paix qui met un point final à la deuxième coalition européenne contre la France.

Durant le XIXe siècle, Amiens tire profit du développement de l'industrie. La ville s'étend et se modernise. Les remparts sont démontés pour laisser place à de larges boulevards qui ceinturent le centre-ville. Sur les parcelles des Hospices d'Amiens, éloignés des faubourgs de Saint-Honoré et Saint-Acheul, nait le quartier Henriville. La rue de la République est créée et devient la rue du pouvoir et du savoir, avec l'érection de la bibliothèque municipale et du musée de Picardie, ainsi que l'installation de la Préfecture.

La première ligne de chemin de fer passant par Amiens est construite en 1848 : elle permet de relier la ville à Boulogne-sur-Mer. Certains anciens fossés jouxtant les remparts sont utilisés pour le passage de voies de chemin de fer. Ce progrés modifie la géographie de la ville, qui tourne désormais le dos à la Somme, à l'instar de l'Hôtel de ville qui transfère son entrée de la place au fil, vers l'actuelle rue des Trois cailloux.

En 1849, comme dans toutes les communes de France, la population masculine majeure peut, pour la premiére fois, aller voter grâce à l'instauration du suffrage universel.

Pendant la guerre franco-allemande de 1870, la Somme est envahie par les Prussiens, et Amiens occupée, tandis que la citadelle résiste quelques jours de plus.

Amiens connait des dégâts lors des deux guerres mondiales. Ville de l'immédiat arrière-front en 1914-1918, la ville subit une courte occupation en septembre 1914. De 93 000 habitants à l'entrée en guerre, la population passe à 110 000 pendant le conflit du fait de la présence des troupes alliées. Population et industries subissent de lourdes privations (gaz, charbon, pain), qui engendrent plusieurs grèves, vingt-cinq rien que pour l'année 1917. Face aux bombardements réguliers, la municipalité met en place dès 1915 la protection des monuments historiques, comme la cathédrale. Fin mars 1918, une vague de bombardements intense détruit la gare du Nord, les Nouvelles Galeries et la Halle aux blés, entraîne l'évacuation de la population, et de la municipalité qui se réfugie à Neufchâtel-en-Bray. A la fin de la Première Guerre mondiale, on dénombre 7 000 maisons détruites et 3 000 endommagées, auxquelles s'ajoutent les pillages.

Un plan de reconstruction est engagé par Louis Duthoit, remplacé en 1921. L'Etat rejette en 1924 la demande de la municipalité de dommages de guerre. Une reconstruction moins ambitieuse débute en 1925, dont témoignent quelques façades art déco.

La reconstruction du centre-ville, déjà fortement touché en 1918, n'est pas terminée, que la ville est à nouveau rasée par les nombreux bombardements de la Seconde Guerre mondiale, en 1940. Le quartier bourgeois d'Henriville, le pittoresque quartier populaire de Saint-Leu, aujourd'hui réhabilité, et la cathédrale sont épargnés. En 1942, les premiers plans de reconstruction sont échafaudés par les gradés allemands, et par Pierre Dufau. En 1944, l'aviation britannique vise la prison lors de l'opération Jéricho, puis les voies ferrées. Amiens sort du conflit détruite à 60 %.

La ville est reconstruite sur les plans de Pierre Dufau : son plan de reconstruction et d'aménagement est adopté dès juillet 1942. Il repose sur la volonté d'améliorer la circulation par l'élargissement des rues et la densification des îlots. La place Gambetta est aménagée par l'architecte Alexandre Courtois, la place de la gare est conçue par Auguste Perret, comprenant sa fameuse Tour, Dufau se concentrant quant à lui sur la place du Marché et la place de la cathédrale.

Le vent de contestation qui souffle sur la France et dans le monde à la fin des années 1960, touche également Amiens. D'abord, une manifestation opposée à la Guerre du Vietnam est organisée le 21 octobre 1967. Ensuite, alors que la Maison de la Culture avait accueilli le ministre de l'éducation nationale Alain Peyrefitte en mi-mars 1968, à l'occasion d'un colloque sur l'éducation, les étudiants amiénois emboitent le pas des événements parisiens en défilant les 6 et 7 mai.

Les ouvriers de la Somme rejoignent le mouvement de contestation le 17, tandis que le lendemain, les cheminots de Longueau bloquent les aiguillages. Les ouvriers de Férodo occupent leur usine à partir du 20 mai pour cinq semaines.

Sans connaître d'affrontements comparables aux nuits parisiennes, la ville est rapidement paralysée : l'absence de collecte des déchets ménagers donne aux rues des odeurs nauséabondes, et le département est à court d'essence à partir du 22. Face à ce mouvement de gauche, l'extrême-droite ne reste pas absente : alors que des militants avaient lancé un engin explosif sur la permanence communiste de la ville le 23 décembre 1967, des membres d'Occident s'opposent aux étudiants le 21 mai, devant le cinéma Picardy. Dans la nuit du 27 au 28 mai, les étudiants tentent de prendre la Maison de la Culture. Au lendemain de l'allocution de De Gaulle, ses partisans amienois défilent le 31 mai, tandis que la reprise s'engage la semaine suivante. La Loi Faure promulguée, l'Université d'Amiens est créée le 26 octobre suivant.

Dans les années 1970, la ville achête peu à peu les maisons du quartier Saint-Leu et le rénove dans les années 1980. Dans les années 1990, le parc Saint-Pierre est réaménagé et une partie l'Université de Picardie s'installe dans de nouveaux bâtiments, au pied de la cathédrale, tandis que le quartier nord fait l'objet d'aménagements importants. Ces quinze dernières années, la ville s'est également développée à travers le quartier commercial de la Vallée des vignes, au sud de la ville.

Depuis 2006, un vaste programme de réaménagement du quartier de la gare, le projet Gare la Vallée, est en cours. Depuis juin 2008, la vaste transformation architecturale de la place de la gare permet de faciliter l'accés à la gare aux personnes à mobilité réduite et d'assurer une continuité piétonne entre l'hôtel de ville et cette dernière, au prix d'une polémique sur la qualité de la mise en valeur de l'oeuvre de Perret..

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